C’est l’un des grands romans du patrimoine littéraire suisse du XIXe siècle. Henri Lee, peintre sans talent, crée des tableaux qu’il méprise. Pour se réaliser, le jeune homme quitte son pays pour l’Allemagne. Comment s’inspirer des anciens pour élaborer un art nouveau est l’une des nombreuses réflexions qui traverse ce roman au souffle immense.
Asterios Polyp ou comment un professeur d’architecture américain, doué d’éloquence et d’arrogance, va vouloir donner du sens à son existence après l’incendie de son appartement, au point de devenir mécanicien dans une petite ville. Une magistrale leçon graphique truffée de flashback et de références à l’histoire de l’art et du design.
Grande fresque sur l’histoire de l’Espagne du XXe siècle, cette évocation par Antonio Altarriba de la vie de son père a été écrite après le suicide de ce dernier à l’âge de 90 ans. De la chute de la monarchie à l’époque actuelle, le verbe poignant de l’auteur revisite un siècle d’évolutions sociales et de secousses politiques dans le prisme d’espoirs jamais concrétisés.
Muni d’une valise dans laquelle a été glissée une photo de sa femme et de sa fille, un père quitte son pays pour émigrer dans un autre pays où il n’a aucune attache. Entièrement muet, cet album multi-primé aux airs d’album photo témoigne avec poésie et pudeur de la condition des exilés qui laissent tout derrière eux, jusqu’à leurs racines.
D’une enfance bousculée par l’épilepsie qui touche son frère aîné, David B. tire un sommet de la BD autobiographique, mêlant chronique familiale, considérations sociales et détails sur la façon dont s’est construit son imaginaire à partir des conséquences engendrées par cette maladie insubmersible, appelée « haut mal » au Moyen-Âge.
Fondu de gourmandise et d’érudition, ce reportage-BD dans les cuisines de l’Arpège, le restaurant du cuisinier multi-étoilé Alain Passard, plonge dans les mystères et les secrets d’un patrimoine culinaire dont la force est de se renouveler à partir de potagers bichonnés et de tartares réenchantés.
Victime d’un éclatement chromosomique suite à l’exposition accidentelle de son corps à des rayons gamma, le docteur Bruce Banner se transforme en Hulk – un monstre vert à la puissance colossale – dès qu’on lui cherche querelle. Allégorie du pacte faustien, ce super-héros longtemps relégué au second rang est devenu l’une des têtes de pont de l’univers Marvel.
Dans un monde futuriste où humains et robots cohabitent, un savant inconsolable après la mort de son fils crée un androïde à son effigie. Las : tout l’amour transféré sur cet avatar en métal ne suffit pas à faire de lui un enfant… L’exaltation des rapports filiaux affleure dans cette œuvre magistrale qui verra Astro être vendu à un cirque avant de muter en super-héros.
Pas facile de se délester du poids d’une histoire familiale marquée par deux grands-pères héroïques, l’un déporté à Mauthausen après avoir fui l’Espagne de Franco, l’autre résistant ayant réchappé du peloton d’exécution nazi. Un travail mémoriel que l’auteur convoque en retraçant sa propre enfance à l’aide d’une palette audacieuse.
Ici un auteur de BD ne connaissant rien au vin qui part travailler dans les vignes. Là son voisin, un viticulteur n’ayant jamais lu de bande dessinée accepte de s’immerger en retour dans le 9e art. Succès critique et commercial, ce récit doublement initiatique réexamine le rôle des savoirs dans l’inventaire des connaissances.