Sujet cher au mangaka Taiyô Matsumoto, l’enfance malmenée, est ici traitée à travers les relations complexes unissant un père rêvant encore de devenir joueur de base-ball professionnel et un fils ne jurant que par les études. L’hérédité a bon dos dans ce récit sensible, porté par un dessin aussi fragile que nerveux.
Vraie fausse suite à Jimmy Corrigan, son chef-d’œuvre universel, ce récit choral se déroulant autour du groupe scolaire d’une petite ville du Nebraska fait interagir une dizaine de personnages ordinaires qui viennent explorer les thèmes favoris du proustien Chris Ware : la mémoire et la filiation.
Pharaonique et décrépite, la tour qui donne le titre à ce 3e volume de la série Les Cités obscures est promise à s’effondrer si rien n’est fait pour la consolider. N’ayant aucune nouvelle de sa hiérarchie, l’un des « mainteneurs » chargés de son entretien part explorer les entrailles de l’édifice au hasard d’une odyssée métaphorique évoquant la tour de Babel et l’orgueil humain.
Critique à peine voilée de la spéculation immobilière via la construction d’un immeuble d’habitation à proximité du village des irréductibles Gaulois, l’album d’Astérix le plus « politico-social » de la série met en scène une guerre de civilisation qui verra le patrimoine forestier supplanter le béton.
Construite à l’époque du paternalisme patronal au milieu des aciéries de Villerupt (Meurthe-et-Moselle), la piscine de Micheville est ressuscitée sous le crayon tendre de Baru à travers cet album pétri de pâte sociale. Y sont racontées des histoires de baby-foot, de virées à mobylette, de salles enfumées, de bastons et d’usines qui ferment.
Dans le Beyrouth d’avant la guerre civile, l’inventeur mélomane Abdallah Kamanja met au point un piano « bilingue » pouvant jouer des quarts de ton et faire ainsi le lien entre les musiques orientale et occidentale. Sur fond de transmission et de double culture, l’autrice franco-libanaise Zeïna Abirached joue des intonations d’un côté de la Méditerranée à l’autre.
Le poète Mo Abbas a recueilli les paroles des passants et des habitants de la Roya, carrefour des humanités. Traduits dans les multiples langues parlées dans la vallée, jusque celle du village de Tende, et illustrés par les couleurs brutes et vibrantes de Carole Chaix, les 21 haïkus du cahier donnent lieu à de foisonnantes lectures et relectures.
Après ses albums sur les maisons, les ponts ou les gratte-ciels, Didier Cornille choisit de parcourir le patrimoine atypique des jardins d’artistes, d’urbanistes ou d’architectes. La douceur et la précision de son dessin minutieux séduisent les lecteurs de tous âges qui se projettent dans les représentations variées de ces espaces fantasmatiques.
Un livre accordéon déploie la peinture d’un paysage ininterrompu, comme vu depuis la fenêtre d’un train. Manière inédite de rendre hommage au spectacle ferroviaire, la fresque de plus de 4 mètres de long est aussi une réécriture du patrimoine paysager et architectural de la vallée de la Meuse. L’esthétique délicate et envoutante de l’illustratrice belge achève d’emporter le lecteur dans l’illusion du voyage.
Des trésors d’automne d’Omar aux Archives du cœur de Christian Boltanski, ce bel album épais, riche en couleurs et en textures, rend hommage aux collections en tout genre. 7 portraits de collectionneurs, pour la plupart enfants, qui permettent de saisir l’importance de la transmission comme les ressorts fructueux d’une construction personnelle.